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Les troubles du langage chez l’enfant: quand les mots manquent

Les troubles du langage chez l’enfant : «C’est dans ce plaisir de la communication humaine que le langage va émerger. Les conseils vont donc varier : certains parents ne stimulent pas assez leur enfant, d’autres le surstimulent ou lui parlent de façon beaucoup trop compliquée…»

Dès l’âge de 18 mois, si un enfant ne prononce aucun mot, il faut s’inquiéter. Des problèmes auditifs, visuels, moteurs ou de communication peuvent perturber l’acquisition du langage. Et plus on les dépiste tôt, plus l’enfant aura de chances de récupérer. 🏥👶

Marc Verstraete: «Ce qui est vraiment très important, c’est la notion de dépistage précoce. Beaucoup d’enfants arrivent en consultation à 4 ou 5 ans alors que le retard de langage est bien installé et là, il est déjà fort tard pour intervenir. Cette notion est très importante à faire passer chez les parents et les médecins qui parlent encore souvent de cette fameuse “théorie du déclic”: “un jour, il va parler, ne vous inquiétez pas”. Et puis le temps passe et, généralement, il n’arrange pas les choses.

Le dépistage précoce est crucial. Si à 18 mois un enfant ne prononce aucun mot, ou à 24 mois, son langage ne progresse pas, il faut consulter. À 3 ans, l’absence de phrases simples est également un signe d’alerte. Les médecins, pédiatres et enseignants ont un rôle clé pour détecter ces retards. ⚠️

Les premières démarches incluent un contrôle de l’audition et de la santé des organes phonateurs par un ORL. Ensuite, un logopède évalue la compréhension (langage réceptif) et l’expression orale (langage productif). Une intervention rapide permet d’aider les parents à stimuler l’enfant ou de traiter d’éventuels troubles sous-jacents. Il ne faut pas attendre 4 ans avant de commencer une rééducation logopédie. 🔍

«Il faut parler à l’enfant, simplement et avec des intonations, le regarder dans les yeux,

être sûr qu’il comprend… Tout cela aide les parents à trouver du plaisir à communiquer avec leur bébé. C’est dans ce plaisir de la communication humaine que le langage va émerger. Les conseils vont donc varier: certains parents ne stimulent pas assez leur enfant, d’autres le surstimulent ou lui parlent de façon beaucoup trop compliquée… Ce sont des conseils pratiques qui visent surtout à déculpabiliser les parents.» 🗣️

Les troubles du langage chez l’enfant = image 1

«En gros, on différencie les retards simples de langage et les retards plus graves, dysphasiques. Le retard simple, c’est un enfant qui développe son langage de façon plus lente que la moyenne. Il est simplement retardé mais il poursuit son développement. Certains retards se résorbent plus ou moins spontanément, d’autres auront besoin d’une rééducation ou d’une stimulation logopédique.

Dans d’autres cas, on parle de diagnostic de dysphasie: contrairement aux retards simples, la dysphasie touche la structure du langage. C’est un trouble sévère et persistant: malgré les soins et la rééducation, il va évoluer beaucoup plus difficilement. C’est vraiment la lenteur de l’évolution, la gravité et la persistance des troubles qui vont distinguer la dysphasie du retard de langage.» ⚠️

«Dans les cas de troubles spécifiques du langage, la rééducation logopédique en consultation doit être accompagnée de petits exercices à faire à la maison. Les parents doivent avoir un retour des séances de logopédie et il faut une collaboration entre l’enfant, la/le logopède et éventuellement la/le psychologue.

Pour la dysphasie, la rééducation va être très longue, tout au long de la scolarité. Les enfants dysphasiques, s’ils ont été bien rééduqués, deviennent des adultes un peu moins à l’aise avec la communication orale, mais ils arrivent la plupart du temps à avoir une vie tout à fait normale.» 🙌

«Les troubles du langage oral surviennent avant l’école primaire, et l’apprentissage de la lecture sera d’autant plus difficile que le langage oral n’est pas bien installé. Mais les enfants dysphasiques n’ont pas d’autres soucis que le langage, ce sont des enfants normalement intelligents. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas parfois être accompagnés sur le plan psychologique. Les troubles du langage peuvent en effet être très pénalisants et ces enfants rencontrent parfois des difficultés relationnelles, qui ne sont pas la cause de la difficulté de langage, mais une conséquence.» 🤝

«Un trouble du langage oral ne va pas aider l’enfant à aborder le langage écrit. Chez les enfants dysphasiques, ce qui est paradoxal, c’est que l’apprentissage de la lecture par des méthodes appropriées peut les aider à compenser leurs difficultés de langage oral. Certains enfants dysphasiques sont orientés vers l’enseignement spécialisé, dans des classes de langage où il y a des méthodes d’apprentissage spécifiques.» 🏫

«Il y a des hypothèses génétiques, un manque de stimulation familiale, ou encore des facteurs psychologiques qui parfois ne placent pas l’enfant dans des conditions favorables pour parler.

Une autre chose importante qui revient très souvent dans les consultations pour l’instant, c’est l’exposition excessive aux écrans. Un enfant n’apprend pas à communiquer avec une tablette ou un téléphone! Actuellement, beaucoup trop d’enfants qui passent leur vie devant les écrans ont un retard de langage. Passer plusieurs heures devant les écrans tout petit (avant 2 ans parfois), c’est vraiment une catastrophe!

Avant 3 ans, il faut les limiter. Un enfant a d’abord besoin de manipuler, de construire.

Les stimulations sur écrans ne sont pas plus bénéfiques que ce que peut apprendre un enfant en jouant avec une cuillère et une casserole!» 🚫📺


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