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La nutrition au cœur de la santé cardiovasculaire

« La nutrition au cœur de la santé cardiovasculaire » : Selon l’OMS, les maladies cardiovasculaires et les cancers (aussi appelées «maladies de société») continueront à dominer le tableau pour les décennies à venir. L’enjeu, en termes de santé publique, est majeur. 🌍

Les preuves suggèrent que la physiopathologie des MCNT est étroitement liée au mode de vie occidental : la sédentarité, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, et l’alimentation de mauvaise qualité en sont les facteurs de risque communs. Parmi ceux-ci, l’alimentation équilibrée au cœur de la santé cardiovasculaire semble être la pierre angulaire d’une prévention efficace à l’échelle individuelle mais également globale. 🍏

La revue de littérature narrative complète (mais non systématique) souhaite aborder la place de la nutrition au sein du fléau mondial que représentent actuellement les maladies cardiovasculaires. Elle se propose d’exposer, au travers de la présentation d’études de bonne qualité méthodologique, les preuves qui permettent à ce jour de définir les points essentiels du meilleur régime alimentaire pour une prévention cardiométabolique de qualité.📚

L’espérance de vie n’a dépassé 30 ans qu’à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle ⏳.

Avec la transition épidémiologique au XIXe siècle, les maladies infectieuses ont diminué, mais les maladies chroniques et non transmissibles (MCNT) ont émergé, entraînant une augmentation de l’espérance de vie. 📈

Aujourd’hui, l’accent est mis sur le vieillissement réussi plutôt que la simple longévité, avec moins de risques de maladies chroniques évitables. L’industrialisation et les changements socio-économiques ont généré de nouveaux risques, notamment les MCNT, comme les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les maladies pulmonaires. ⚠️

Les MCNT représentent désormais 70% des décès mondiaux , causant 15 millions de morts prématurées chaque année, dont plus de 85% dans les pays à revenu faible ou intermédiaire . Ces maladies continuent d’augmenter, avec des décès évitables à tous les niveaux de revenu. 💔

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Depuis 2000, les maladies cardiovasculaires (MCV), comme les maladies coronaires ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux, sont les premières causes de mortalité mondiale. En 2015, il y avait 422,7 millions de cas de MCV, entraînant près de 18 millions de décès, soit un tiers de la mortalité mondiale. En 2016, elles étaient la première cause de décès dans les pays à revenu moyen et intermédiaire, et la troisième dans les pays à faible revenu. 💡

D’ici 2030, les experts prévoient que les MCV causeront plus de décès dans les pays à faible revenu que les maladies infectieuses, les conditions maternelles et périnatales, et la malnutrition réunies. C’est pourquoi il faut faire attention à la nutrition qui est au cœur de la santé cardiovasculaire. ⚠️

Le vieillissement de la population, l’urbanisation et la mondialisation sont des facteurs clés de cette tendance. Ces processus favorisent un mode de vie sédentaire, une alimentation industrielle riche en mauvaises graisses, le stress, la consommation excessive d’alcool et de cigarettes, ainsi que la pollution atmosphérique.

Ainsi, les MCV sont la principale cause de mortalité prématurée à l’échelle mondiale et continueront de dominer, même si les cancers prennent de l’ampleur dans certains pays, comme la France. 🇫🇷

L’athéromatose est le principal processus menant aux maladies cardiovasculaires (MCV). C’est une atteinte des parois artérielles qui forme des plaques d’athérome, pouvant provoquer un angor stable, un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. Ce processus commence dès le plus jeune âge, parfois même in utero.

Il existe un continuum entre l’exposition aux facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) et la progression lente de la maladie. Quand les symptômes apparaissent, comme lors d’un infarctus du myocarde, la personne est déjà malade depuis longtemps, avec un risque élevé de récidive ou de décès dans les 10 ans. ⚠️

Depuis les années 80, la mortalité par MCV a diminué de 50% dans de nombreux pays à haut revenu (Europe, USA, Chine), bien que le nombre de nouveaux cas augmente. Les études montrent que la réduction de la mortalité est surtout due au contrôle des FRCV, et dans une moindre mesure aux traitements médicaux, angioplasties et chirurgies. 🏥

Près de 80% des MCV pourraient être évitées par un mode de vie sain tout au long de la vie 🏃‍♂️. Des mesures de prévention primaire maximales, accessibles à l’ensemble de la population, sont donc essentielles. 🌱

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Parmi les facteurs de risque non modifiables (FRCV), on retrouve les facteurs héréditaires, le sexe et l’âge.

Le mode de vie malsain regroupe les facteurs de risque modifiables : le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, la sédentarité et la malnutrition. Le manque d’activité physique et la mauvaise alimentation influencent directement les facteurs de risque cardiométaboliques comme la pression artérielle, le profil glycémique, le profil lipidique, le surpoids et l’obésité. 🏃‍♀️

« La nutrition au cœur de la santé cardiovasculaire » : Joue un rôle essentiel dans le développement des maladies non transmissibles (MCNT), notamment les maladies cardiovasculaires (MCV). Chaque facteur alimentaire influence plusieurs voies métaboliques et inflammatoires, telles que les lipides, la pression artérielle, le glucose-insuline, l’inflammation, le microbiome intestinal, et la fonction cardiaque. 🥗

Les phénomènes d’industrialisation, de mondialisation et d’urbanisation ont modifié le mode de vie, en particulier dans les pays à haut revenu depuis les années 70, et dans ceux à revenu modeste depuis les années 90. Cela a conduit à une épidémie d’obésité, un facteur de risque majeur. D’ici 2030, on estime que plus de 2 milliards d’individus seront en surpoids et plus d’1 milliard seront obèses. 🌍

Des études suggèrent que l’absence de facteurs de risque à 50 ans est associée à un faible risque de MCV et à un meilleur pronostic vital. 💪

« La nutrition au cœur de la santé cardiovasculaire » : Afin de déplacer vers la gauche la distribution d’un facteur de risque cardiovasculaire (FRCV) dans la population (par exemple, une réduction du taux de LDL-C à l’échelle de la population générale), une combinaison de stratégies est nécessaire. 📊

Tous les individus, quel que soit leur niveau de FRCV, devraient pouvoir bénéficier de mesures de prévention primairede qualité, au travers des modifications du style de vie (par exemple, pour le LDL-C : promouvoir une activité physique suffisante, la consommation de fibres, la réduction des apports en graisses saturées). 🏃‍♀️

Les individus à haut et très haut risque devraient bénéficier de mesures supplémentaires, plus spécifiques et plus intenses, au travers des traitements médicamenteux, le contrôle plus strict du mode de vie (par exemple, pour le LDL-C : prescription d’une statine, suivi chez une diététicienne…). 💊

La stratégie de prévention cardiovasculaire qui s’adresse à l’ensemble de la population doit viser de petites différences dans la distribution générale d’un risque (dès lors que sa prévalence est élevée), pour un bénéfice majeur. 📉

Par exemple, promouvoir la consommation de produits frais à la place de plats préparés et industriels. La stratégie de prévention ciblée sur l’individu implique d’identifier les individus à risque et de leur adresser des mesures de prévention spécifique à leur groupe. C’est l’association des deux stratégies qui offre le plus de bénéfices, à l’échelle de la population générale mais également individuelle.

Le calcul du risque cardiovasculaire est estimé sur base de la table SCORE. Il s’agit du risque d’événement cardiovasculaire fatal à 10 ans. La table SCORE (Systemic Coronary Risk Estimation Chart) a été établie après l’étude du devenir cardiovasculaire de plus de 200.000 individus, issus de 11 pays européens, âgés de 40 à 65 ans. 📊

Son utilisation permet de cibler les mesures spécifiques de prévention pour chaque individu. Lorsque le score est multiplié par 3 pour les hommes et par 4 pour les femmes, il donne une estimation de la probabilité de survenue d’un événement cardiovasculaire (CV) non fatal à 10 ans. 🔢

Il est recommandé de calculer le risque CV via la table SCORE à partir de 40 ans, à l’exception des cas où l’individu concerné est d’emblée classé dans la catégorie à haut ou très haut risque (antécédent cardiovasculaire, diabète de type 1 ou 2HTALDL-C très élevésinsuffisance rénale chronique). 🧑‍⚕️

Ces dernières décennies, notre compréhension du rôle de l’alimentation sur le développement des maladies cardiovasculaires (MCV) s’est grandement améliorée. Les preuves reposent sur des études randomisées contrôlées, des études prospectives de cohorte, des études cas-contrôles, des revues systématiques et des méta-analyses. 📚

De nombreuses données épidémiologiques ont d’abord suggéré des associations entre l’alimentation, les facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) et la survenue de MCV. Les études prospectives de cohorte, lorsque celles-ci portent sur un grand nombre d’individus, suivis durant une longue période, sont celles aboutissant à la plus grande qualité de preuve observationnelle, puisque l’exposition alimentaire précède le développement de la maladie. 🔍Des facteurs confondants doivent cependant être pris en considération (les individus mangeant sainement présentant souvent un mode de vie plus sain que les individus contrôles). Dans ce type d’études, aucun lien de causalité ne peut être validé. ⚖️Ce sont les études randomisées et contrôlées (ERC) en double aveugle, qui offrent la plus grande qualité de preuve de causalité entre une exposition et un effet observé. Des ERC en double aveugle dans le domaine de la nutrition sont rares, et peuvent être possibles lorsqu’il s’agit d’étudier l’effet d’un supplément alimentaire par exemple (vs placebo) (l’Alpha Omega Trial a étudié la supplémentation en oméga-3 chez des patients avec antécédent de maladie coronaire sur leur pronostic). 💊Les résultats observés entre les études prospectives et les ERC peuvent parfois ne pas être consistants. Plusieurs raisons à cela : la présence de facteurs confondants (socio-économiques, mode de vie), mal (ou non) répertoriés, peut-être mal (ou non) réduits par régression multivariée dans les études prospectives, la durée trop courte de l’exposition au changement dans les ERC. ⏳La science de la nutrition a pour fin souvent été compliquée par l’influence des fonds issus du secteur privé et motivant la réalisation d’un certain type d’études, pouvant avoir eu une influence, au final, sur les politiques de santé et les pratiques médicales. 💼

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Face à la montée des maladies cardiovasculaires, notamment dans les pays à faible revenu, il est primordial d’agir en amont en intégrant des habitudes alimentaires saines dans notre mode de vie. Les facteurs de risque modifiables, tels que l’alimentation, jouent un rôle clé dans la prévention des MCV. Néanmoins, pour une prévention et un suivi efficaces, il est également nécessaire de consulter un professionnel de la santé. Si vous cherchez à être accompagné par un cardiologue, n’hésitez pas à consulter notre liste d’experts. Cliquez sur le bouton ci-dessous pour trouver un cardiologue près de chez vous et débuter votre parcours vers une meilleure santé cardiovasculaire.


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